Notre patrimoine

Bordé par la plaine du Forez à l’ouest, Pouilly-lès-Feurs s’adosse aux premières pentes des Montagnes du Matin. Autrefois appelé Poliacus, l’origine de notre village remonte à l’Antiquité.

Après une occupation par les Celtes, puis par les Romains, les moines de Cluny s’y installent à la fin du Xème siècle et bâtissent l’église et le prieuré bénédictin. Pouilly se construit autour de ces édifices et se ceint de remparts protecteurs, dont il reste de beaux vestiges aujourd’hui.

Vous trouverez également le pavillon, construit par les seigneurs de Pravieux au XVIème siècle qui est une autre richesse du village.

Actuellement peuplé par plus d’un millier d’habitants, les Pouillerots, Pouilly profite de sa situation géographique, à mi-chemin entre Saint-Etienne et Roanne, moitié en plaine et moitié sur la colline.

Fort de la richesse de son patrimoine historique, Pouilly-lès-Feurs est un village actif grâce au dynamisme de ses nombreuses associations.

LE PRIEURE

Les armoiries de Bertrand de Thorigny, prieur de Pouilly en 1470, apparaissent sur le mur et la cheminée. De cette salle, on entre dans la tour d’appui, où était installé un modeste oratoire dans lequel les moines venaient lire, prier, méditer en s’asseyant sur le banc de pierre de la fenêtre en même temps qu’ils surveillaient l’horizon.

Il faut voir aussi au rez-de-chaussée dans ce qui était autrefois la cuisine des moines, la cheminée aux cocus. De part et d’autre du cartouche central sont sculptées deux personnes jouant de la trompette, nues et assises à l’envers sur un âne. Lorsqu’un mari était pris en flagrant délit d’adultère, on le faisait entrer ainsi dans l’église afin qu’il renaisse purifié et lavé de son péché. Le prêtre après l’avoir confessé et béni le vêtait d’un grand manteau, alors il pouvait sans crainte retourner auprès de l’épouse bafouée.

A la suite des rénovations, de nombreux graffitis ont été découverts sur les murs du rez-de-chaussée et des étages. Ces dessins exécutés au fusain, avec de l’oxyde de fer (de la rouille) ou grattés à la pointe, sont accompagnés de plusieurs dates : 532, 1536,1587, 1591. Ce qui permet de les situer à la période des guerres de religion. On y trouve des figures humaines et des animaux, des chevaux, des oiseaux, des poissons, ainsi que la représentation de seigneurs ou d’hommes d’armes, des châteaux et des potences.

Par ailleurs, le prieuré était situé sur la route du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle et accueillait pour la nuit les voyageurs de passage. La petite rose sculptée sur une fenêtre, côté ouest est signe que l’on pouvait s’arrêter et dormir chez les moines de Pouilly. Ils donnaient à l’arrivée le soir, comme au départ le matin, un bol de vin et un morceau de pain au passant.

Il est maintenant classé site clunisien

LE PAVILLON DE PRAVIEUX

Au XVIème siècle, les habitations sortirent des remparts. Les Sacconin firent élever le château de Pravieux où existe encore la très belle porte sur laquelle se lit la devise : « ALORS… SERA » ; une tour, et à l’intérieur, une cheminée monumentale sur le manteau de laquelle sont gravées les alliances des familles. Le château étant propriété privée et habité, on ne peut le visiter.

Utilisant sans doute des artistes réunis pour construire le château de la Batie d’Urfé, les Sacconin firent bâtir devant leur demeure le pavillon de Pravieux, comportant au nord une élégante loggia d’un pur style renaissance italienne.

Fut-il cabinet de travail, pavillon de chasse, temple d’amour, tout à la fois peut être ? Nul ne le sait.

Sur les murs du rez-de-chaussée sont peintes des fresques libertines et un tableau inspiré de Breughel l’ancien : le colporteur volé par les singes. En haut des quatre angles, on a figuré les quatre saisons. Le pavillon est propriété privée, mais grâce à l’obligeance du propriétaire cette partie peut être visitée.

Les colonnes de l’édifice sont reliées entre elles par un arc plein cintre, au-dessus duquel on a bâti une galerie ajourée qui ouvre sur une pièce carrée plafonnée à la française. On y accède par une tour et un escalier à vis. A l’intérieur, une autre fresque reproduit le blason des Sacconin et la légende de Diane et d’Actéon.

LES CHAPELLES

La Chapelle Saint-Benoît

A 300 mètres de l’église, direction Civens, on découvre une modeste chapelle du XVIème siècle. Elle appartenait vraisemblablement aux moines de Pouilly. En effet, l’écusson en triangle, surmonté de la crosse abbatiale qui en orne le portique, représente les armoiries des bénédictins. C’était un lieu de pèlerinage très fréquenté. On y allait pour se prémunir contre les fièvres paludéennes contractées par les personnes qui rouissaient le chanvre dans des trous d’eau au liquide corrompu.

L’autel très simple, a l’intérêt d’abriter des reliques non authentifiées découvertes en 1824. La cloche porte, en relief, l’inscription Jésus Marie et une date : 1638.

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La Chapelle des Odiberts

Cette chapelle a été édifiée en 1908 sur l’initiative d’une religieuse : Marie Baraille. Ceci pour honorer la Vierge de Lourdes, à l’occasion du 50ème anniversaire des apparitions. Il faut considérer cette chapelle originale par sa conception en treillis de bois, comme un des éléments importants du patrimoine local. Elle perpétue le souvenir du temps où la religion tenait une grande place dans la vie des gens. Elle a été restaurée en 1992. Pour la trouver, prendre la route de Balbigny pendant environ 1 km, ensuite prendre à droite et suivre les flèches.

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L’oratoire Saint Marc

Dans les bois, à 2 kilomètres à l’est de Pouilly, existait un ermitage tenu par des moines augustins, composé d’une maison et d’une chapelle dédiée à Saint Marc. Aujourd’hui, l’ermitage a disparu, seul un modeste oratoire construit en 1881 en marque l’emplacement.

Les fortifications

Le bourg est fortifié au tournant du XVe siècle, dans le contexte de la mise en défense du comté de Forez pendant la guerre de Cent Ans qui s’accélère suite à la défaite des troupes royales et comtales à Brignais (1362). L’enceinte urbaine de Pouilly-lès-Feurs, de forme ovale, n’est pas très étendue. De cette période subsiste également la porte fortifiée du Buis, située au nord de l’enceinte, ainsi qu’une tour de la porte sud. Une double mise en sécurité des biens et de la population se traduit par des travaux de fortification des bâtiments prieuraux au XVe siècle.

 

Aujourd’hui, la trame urbaine de Pouilly-lès-Feurs reste très proche de celle du XIXe siècle, cette dernière étant calquée sur les principes d’organisation urbaine médiévale, malgré la densification urbaine du XIXe siècle.

L’église

Dédiée à Saint Pierre, l’église de Pouilly-Lès-Feurs, classée monument historique en 1911, a été bâtie sur l’emplacement d’une autre plus ancienne établie sous le vocable de Saint Didier.

La première pièce de l’édifice à été posée en 1048. C’est la pierre rouge à gauche de la petite porte latérale. L’achèvement du sanctuaire se situe dans la première moitié du XIIème siècle.

La façade très sobre, ne manque pas d’élégance avec ses trois arcs de décharge, laissant deviner la section des voûtes. La partie haute et le fronton ont été modifiées ultérieurement, peut-être à la suite d’un incendie, on s’en rend compte par la différence des matériaux employés.

Le portail, auquel on accède par un escalier semi-circulaire de huit marches, est orné de deux colonnes à huit et vingt pans qui sont une réutilisation d’un ancien bâtiment. Elles sont surmontées chacune d’un chapiteau historié en calcaire jaune de Charlieu. Leur lecture est devenue difficile. Celui de droite semble représenter deux animaux fantastiques dévorant un personnage. Celui de gauche Saint Pierre brandissant une clé gigantesque reçue des mains de Dieu tandis que Simon le magicien exécute des cabrioles. Au- dessus de l’archivolte fait de claveau alternés, deux lions très grossièrement sculptés, symboles de la Justice divine, gardent l’entrée. On peut y voir aussi les animaux de l’Apocalypse.

Les portes en chêne ont été refaites en 1854 par le menuisier du village. A l’intérieur on observera l’épar s’escamotant entièrement dans le mur : il servait à verrouiller les portes quand menaçaient les routiers anglais ou les Huguenots.

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